Diary of a slut

43. Je ne serai jamais une slut

Je déteste quand je pleure après l’orgasme. Ça me fout un de ces cafards. Je me suis masturbée 5 fois ce mois ci, 5 ! Encore un peu et j’aurais réussi No Nut November. 5 fois dans le mois, ça fait environs une fois par semaine, c’est ridiculement peu.

Tu sais ce qu’il s’est passé ? Bien sûr que non, tu ne sais pas, puisque je n’ai rien dit. L’événement m’a tellement dégoutté que même l’écrire, ça n’était pas possible.

En gros, le lendemain de ma dernière page, on a eu l’occasion de faire du sexe avec Chaton encore, et ça ne s’est pas bien passé. C’était juste… Urgh. Je ne saurais pas par où commencer pour tout décrire, je ne vais pas rentrer dans les détails, je me contenterai juste de dire que mes tentatives de role play ont été complètement ignorées (je lui ai demandé de faire quelque chose, il a dit oui et ne l’a pas fait) que Chaton a débandé et n’a jamais pu jouir, que moi même j’ai eu un mal fou à jouir, au point que mon clitoris m’a fait mal pendant près d’une semaine… Bref. J’ai tout détesté.

Et pour combler le tout, Chaton ne m’a pas démenti quand j’ai dis que cette séance de sexe était horrible. Donc il le pense aussi. Après ça, bien sûre, je me suis disputée avec lui, très fort. Je lui ai dit que je n’étais pas sexuellement satisfaite, et que c’était injuste que je doive être aussi frustrée. Je ne sais pas si j’ai raison ou tord de penser ça. Est-ce que ma frustration sexuelle dépend vraiment de nos rapports ? En tout cas je trouve que c’est un mauvais partenaire. Lui corrige ça en disant qu’il débute et qu’il s’améliorera. Je n’y crois pas. Vous en pensez quoi, vous ? Peut-on vraiment améliorer ces capacités au lit ?

Parce que c’est surtout un problème d’écoute et de compréhension, pas tellement d’autre chose. Ça fait trois ans qu’on se connait et se parle de cul, il devrait connaître mes goûts, non ? Et puis ce n’est pas comme si il n’avait jamais vu de porn, il a commencé à en regarder à 10 ans, comme moi. Alors pourquoi moi je peux sucer une queue sans problème, et sans jamais ou presque l’avoir fait, et lui ne peut même pas trouver mon clitoris !

Ecoute, je n’en peux plus. Ça fait quoi, trois semaines cette histoire, et quand j’écris dessus je ressens une telle colère. Je ne peux pas me mettre dans des états pareils pour du sexe. Ça n’est pas raisonnable.

Bref, après cette grosse dispute, Chaton m’a promis du changement, encore. Je ne le crois pas. Je pense qu’il est sincère dans sa volonté de me plaire mais qu’il ne s’améliorera pas, parce que ça n’est pas lui, il n’est pas comme ça.

Donc de mon côté, j’ai pris la décision de m’asseoir sur mes désirs sexuels et de me renier. Emma m’a dit que je ne devrais pas faire ça, que je devrais respecter mon chakra de la féminité et de la créativité. Elle a raison, je le sais. Mais je suis tellement dégoutté, et je ne peux pas gérer cette colère. Quand je dis que je renie ma sexualité, je déforme un peu la réalité, je n’arrêterai jamais de me masturber, mais j’ai fais une croix sur… Sur l’image que j’avais de moi en tant qu’être sexuellement active.

J’ai toujours voulu être cette "slut", tu sais… Je voulais un partenaire en qui j’ai confiance et avec qui je sois à l’aise pour être débridée. Comme dans les films pornos, oui, c’est mon exemple et je m’en fou. Pourquoi ça serait négatif, hein ? Je pleure en écrivant ces lignes parce que… Je ne serais peut-être jamais cette slut. Je ne serais jamais l’être sexuelle que j’avais envie d’être. Et c’est comme si ma vie était une perpétuelle suite d’échecs, tu vois ? Je ne peux pas être mince, je ne peux pas être avec Rose, je ne peux pas être belle, je ne peux même pas être une pute.

Mais qu’est-ce que tu veux, je n’ai pas le choix ! Je ne suis plus intéressée par les rapports sexuels avec les étrangers, je n’ai pas envie de coucher avec des inconnus qui me rappelleront trop mon viol, je veux du sexe avec la personne que j’aime, du sexe torride, déganté, je veux réaliser mes fantasmes, je veux de l’anal et des cunnis jusqu’à m’en faire oublier mon prénom, et je ne peux pas l’avoir.

Et est-ce que je dois vraiment mettre toute ma relation amoureuse à la poubelle pour ça ? Je te jure, je te jure j’ai essayé de rompre avec Chaton, j’ai essayé très fort et ça n’a pas eu l’air d’être ce que je voulais vraiment, ça m’a fait trop mal, ça lui a fait trop mal aussi.

Je devrais rompre, je devrais rompre, je sais. Mais il a promis qu’il changerait, il y a peut-être encore un espoir ? Il m’a promis monts et merveilles avant notre relation, il avait l’air diffèrent, c’est lui qui nous a fait sexter durant notre toute première rencontre. Est-ce que je me voile la face ?

Donc voilà, journal, lecteurs, voilà pourquoi je n’écrivais plus. J’ai essayé de passer ce problème sous silence, de me dire que je m’en fous, que ce n’est que du cul, que j’en ai pas besoin. J’étais même dégouttée, de toute façon, au point de ne presque plus avoir envie de me toucher. Et je ne peux même pas en parler à Chaton, il ne réagira pas.

Mon petit ami est un connard. Il manque de compassion. Si il ne paye pas ma place de cinéma ce dimanche, c’est sûr, je romps avec lui. Je vais être frustrée de la chatte ET pauvre, quand même.