Diary of a slut

40. Jalousie

J’ai encore pleuré en me masturbant hier soir et ce matin. Ça fait trois fois d’affilées je crois. Glauque.

J’ai essayé mes nouveaux sextoys et je suis complètement amoureuse du butt plug qui est clairement l’achat le plus utile que j’ai jamais réalisé. Le dildo spécial point G est okay. Il touche effectivement bien le point G mais la matière fait vite sécher les fluides donc je me "dry fuck" quasiment les 3/4 du temps. Ou je ne suis pas assez mouillée. Et la forme du dildo fait des appels d’air de temps en temps, ce qui n’est pas la meilleure sensation du monde. Pour £35 c’est sûr que ça fait un peu mal au derche, et pas de la bonne façon.

Je passe tout mon temps libre à dormir ou à parler sur le subreddit /rapecounseling, pour les victimes de viol. Mes posts ne sont pour ainsi dire jamais commenté mais bon… Mon histoire ne peut pas toucher tout le monde.

Une personne est venue me parler en me disant que je devrais éviter les relations sexuelles si c’est déclencheur de problèmes. Dans le fond, elle n’a pas tord, mais c’est sans compter que j’ai un vrai désir sexuel. Je ne considérerais jamais tout arrêter, même si je dois pleurer à chaque fois que je me masturbe. Je ne sais pas trop ce qui me "trigger", ce qui déclenche le sentiment de tristesse. Peut-être la pénétration ? C’est difficile à déterminer…

À force de passer mes journées à lire les postes d’autres filles (parfois mais rarement ce sont des garçons) qui se sont faites violées, j’en suis arrivée à développer une espère ce jalousie super malsaine. Pourquoi elles se font violées et pas moi ? Je sais. Je sais très bien que ce que je viens de dire est horrible et que si ça m’arrivait, je préférerai mourir plutôt que de continuer à le subir.

Ça doit être un séquelle de la fameuse fois où mon père ma dit "les filles moches ne se fond pas violer" quand j’étais enfant. Pendant très longtemps je voyais le harcèlement de rue et le viol d’une manière général comme un compliment. Comme une preuve que tu es tellement désirable qu’il faut qu’on te prenne là maintenant. Même l’idée d’être vue comme un objet, encore aujourd’hui, je trouve ça presque flatteur. Je ne dis pas que ça l’est dans l’absolu, juste que c’est malheureusement la façon dont j’ai tendance à vivre les choses.

Encore une fois, si je pouvais choisir d’être différente, je le ferai. Mais je ne peux contrôler que mes actes, pas mes pensées…