Diary of a slut

1. Pornographie

And you like to think that you’re immune to the stuff,
Oh yeah, you do
It’s closer to the truth
To say you can’t get enough

Ma consommation de pornographie va bien au-delà du raisonnable, ça ce n’est pas nouveau. Mais j’ai l’impression que ces derniers temps, ça empire.

Je ne sais pas trop si c’est une vraie dépendance, ou si juste un trait très prononcé de ma personnalité… La pornographie est tellement inclue dans ma vie que je me pose même plus de questions. Je n’ai rien à faire ? Un peu de temps à tuer ? Ctrl, shift et N pour ouvrir une fenêtre qui ne sauvegardera pas les historiques. On se demande même pourquoi je prends la peine de faire ça. Ce n’est pas parce que ce que je vais voir n’apparaît pas dans mon historique que je ne l’ai pas vu.

La première chose que j’ai faite ce matin a été d’appuyer sur ces trois touches. Ctrl, shift, N. Ctrl, shift, N et j’entre dans le monde de la pornographie sur internet. Un monde tellement familier, depuis tout ce temps.

Et mon fétichisme pour l’anal commence vraiment à m’inquiéter. J’ai cette espèce d’obsession pour la sodomie, c’est juste dingue. Pourquoi ça ? Et pourquoi le painal ?

Et pendant que je me masturbais devant les éternelles vidéos de "first anal", je me suis dit qu’il y avait quand même quelque chose qui clochait. C’est cruel de ma part de prendre du plaisir à regarder des gens avoir mal.

Mais c’est toujours ce côté femme-objet qui m’excite. Plus elle est traitée comme si elle n’avait pas d’importance, plus je suis excitée. Je ne dis pas que c’est la seule chose par laquelle je puisse être excitée, seulement c’est de loin la plus intense et la plus efficace.

You might as well face it
You’re addicted

En plus, ce n’est pas comme si j’ignorais totalement quel genre de douleur c’est… Mon dieu, comme j’avais juste hurlé quand mon coup, celui qui m’a fait perdre ma virginité, avait essayé de la rentrer par derrière. Je préfère même pas y repenser, j’ai cru que j’allais m’évanouir. Blah. Et pourtant l’anal continue à m’obséder.

Rien que d’en parler, là, je me sens toute émoustillée. Je me suis masturbée deux fois hier et déjà une fois aujourd’hui… Mais il y en aura sûrement une autre.

J’ai arrêté d’aller en cours. Je suis une loque. Je passe aux moins trois heures par jour sur des sites de Q… Eh, j’imagine que c’est juste une phase. D’ici quelques mois je me serais reprise en main.

Je me suis inscrite sur des sites de rencontre pour… Je ne sais pas. Je me sens trop horrible pour coucher avec qui que ce soit, je crois que je me sens juste seule. Mais je suis ridicule. Les hommes qui viennent me parler me donnent l’impression de n’avoir aucune personnalité. Ils demandent tous "à quoi tu ressembles", "où tu habites", "ça te gêne la différence d’âge"...

Ils sont tous comme des robots, attachés au physique et aux questions matérielles. Personne ne me demande quelle est ma couleur préférée ou quelle est ma plus grande peur. Ils sont tous… Fades. Lambda. Sans personnalité. Des putains de robots. Je peux baiser des robots, mais ils ne combleront jamais mon manque d’affection.

Et pourtant je suis là, participant à cette grande mascarade ridicule. Et pourquoi ? Je n’en sais rien, des fois faire semblant d’être complètement hétérosexuelle me fait du bien.

You might as well face it
You’re addicted to love

https://youtu.be/ntmLoNQnzLE